D’un autre côté, marcher seul ne me paraît pas bien commode.
Le hasard m’a secouru en amenant chez moi l’abbé Sèbe, juste au moment où en désespoir de cause, je m’apprêtais à me rendre chez lui.
Nous sommes maintenant amis inséparables.
Je me sentais d’abord médiocrement porté, à vrai dire, vers ce garçon trop bien portant, parlant haut, buvant dur, d’allure restée paysanne, et plus semblable avec sa soutane rapiécée, sa barbe qu’il rase seulement tous les huit jours, à un marabout musulman qu’à un ministre de l’Évangile.
Mais il tenait à faire ma connaissance, et, vers quelque point de l’horizon que je dirigeasse mes promenades, j’étais certain, dans les sentiers caillouteux blancs sous le soleil, d’apercevoir, doublée par son ombre, la noire silhouette de l’abbé Sèbe.
Je le fuyais, évitant son coup de chapeau, craignant qu’il ne voulût me convertir.
Erreur ! l’abbé Sèbe laisse la gloire et le souci des conversions à de plus dignes. Il baptise, marie, enterre, se fiant au Père Éternel pour le surplus, et très satisfait s’il réussit à