pas s’étendre bien bas, et que je sais le bon chemin. »
En effet, la brume n’était qu’une ligne mince et droite, coupant la montagne. En quelques pas nous l’avions franchie ; et tandis que ses légers flocons enveloppaient encore Misé Jano et Ganteaume, nous nous trouvions déjà, avec Norette, dans la lumière et le soleil.
Quel est ce Pas du Sarrasin où me mène Norette ?
Car Norette, je m’en aperçois, commence à me mener où elle veut, et mes amis s’amuseraient, eux qui ont connu mon indépendance, de me voir, en l’honneur de la Chèvre d’Or, obéir ainsi à ses caprices. Mais est-ce que depuis quatre jours, depuis l’aventure des fleurs jetées, j’y songe seulement à cette Chèvre d’Or ?
Norette daigne m’expliquer que le Pas du Sarrasin est un étroit défilé fermant, du côté de la mer, le plus important des trois vallons qui conduisent au Puget-Maure. Il s’y est jadis livré des batailles, et, de chaque côté, s’amorçant à la roche, on voit des restes de barricade.
— « La chose pourra peut-être vous intéresser, monsieur le savant ! »