la promettait cette pêche, et bien des fois, levés avant le soleil, nous étions descendus vers la Calanque, dans l’espérance d’un temps favorable.
Mais, chaque fois, une malicieuse petite brise, frisant la surface de l’eau, nous avait obligés à renvoyer la partie. Pour le genre de pèche que nous voulions faire, il faut absolument un calme plat.
Ce matin-là, tout s’annonçait à souhait : pas un souffle dans l’air, et, là-bas, sur la mer, pas une ride.
— « Il s’agirait donc de traquer l’oursin ?
— Précisément ! Dans un quart d’heure, nous partons tous, le gros de l’équipage à pied, vous, pour ne pas vous fatiguer, sur Saladin que Galfar prête. Nous devrions être rendus déjà aux Aygues-Sèches, où nous attend une surprise. On péchera jusqu’à ce que la chaleur arrive et l’on fera la bouillabaisse sous les pins. »
J’accepte de grand cœur. Norette s’obstine à me fuir quand je veux lui parler ; chemin faisant, je trouverai bien l’occasion de m’expliquer avec Norette.