Page:Arène - La Chèvre d’or.djvu/52

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J’ai voulu faire tout le tour, descendre au vallon parcouru hier ; j’ai reconnu la vieille porte par laquelle j’étais entré.

Au dedans, des ruelles en escalier, de longs couverts sombres et frais, puis, avec la fontaine et le lavoir, une placette entourée d’arcades blanches. Beaucoup de maisons vides, ouvertes à tous les vents. L’herbe y croît, la marjolaine y embaume dans les débris des plafonds effondrés ; et c’est, entre les fenêtres sans volets ni vitres, les toits dont les trous laissent voir le bleu du ciel, un chasse-croisé d’hirondelles.

Si je m’aventurais dans ce dédale ? j’essaye, attiré par le pittoresque, mais je dois bientôt battre en retraite.

Hommes et femmes, assis sur les seuils, me regardent, oh ! sans malveillance, mais avec un étonnement marqué. Voilà bien les demi-sauvages que m’avait annoncés patron Ruf. Ils me saluent pourtant lorsque je les salue. Mais la rue leur appartient et je me sens intrus chez eux. Vite, retournons à la placette !

Gateaume était là. Il me cherchait. « Depuis plus de deux heures ! » ajoute-t-il en bon Méridional amplificateur qu’il est déjà.