Page:Arène - La Chèvre d’or.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

âpre joie à me mesurer, tantôt vainqueur, tantôt vaincu, avec l’Or, — César méprisable et tout puissant qui commande au monde.

Bref ! une semaine durant, ayant affecté certaine somme à cet usage, j’exerçai l’état de joueur, et de beau joueur, paraît-il, car la nuit où je perdis mon dernier écu, les beautés cosmopolites du lieu, Américaines, Moscovites, parurent compatir à ma peine, et le grand diable de laquais à gilet rouge, providence des gosiers rendus arides par l’angoisse, m’offrit, sur un plateau d’argent, le traditionnel verre d’eau avec une visible considération.

Il y a mieux !

Un de ces honorables chevaliers, professeurs sans diplôme de roulette et de trente-et-quarante, dont l’industrie consiste à révéler les arcanes de l’art aux joueurs novices, et à leur apprendre, Midas en redingote râpée, la marche infaillible pour faire sauter la banque chaque soir, monsieur Pascal, oui ! monsieur Blaise Pascal vint me retrouver.

Il avait bien, ce M. Blaise, un titre à désinence italienne, et, sur ses cartes, quelque chose ressemblant à une couronne de comte ;