Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/104

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lire, en bleu sur fond blanc, cette inscription : Auberge des Petits Voyageurs.

— Va pour l’auberge des Petits Voyageurs !

Tout en parlant, tout en trottant, la bonne vieille, heureuse d’avec des hôtes de distinction, et désirant aussi les mettre en belle vue, avait porté la table au dehors sous une tonnelle séparée de la route par un bout de haie.

— « Le ciel éclaire tard en cette saison ; vous pourrez souper sans chandelle. »

Puis elle étendit sur la table une nappe épaisse et grenue que la rosée et les lessives avaient blanchie sans l’assouplir, mais appétissante déjà avec ses gros plis bien marqués, et sentant bon l’herbe de montagne.

— « Aurons-nous au moins des lits pour coucher ?

— Ah, seigneur Dieu ! la place ne manque pas, et les draps sont du même chanvre que la nappe. »

Au réveil, hélas Henri ne savait pas encore ce qu’était venue faire Célie dans cette auberge des Petits Voyageurs.

Debout de grand matin, avec l’intention philosophique de laisser évaporer sa mauvaise humeur aux premiers feux de l’aurore, il ne fut pas médiocrement surpris de voir sous la fenêtre Célie et la mère Houdan attablées devant un grand pot de faïence brune.

— « Descendez donc, le paresseux, qu’on vous offre du raisiné de la mère Houdan.