Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/105

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— Oui da ! vous le trouverez bon, quoiqu’un peu croquant par dessus… Dame il est de l’année passée, et si la vendange retarde, on n’en aura pas du nouveau avant deux mois… Je croyais la provision épuisée ; en farfouillant dans l’armoire nous avons découvert ce dernier pot.

— Quel dommage, mère Houdan, que ce pauvre Turc ne soit pas là !

— Le pauvre Turc est mort, voici cinq ans, d’avoir trop vécu… Alors comme ça, vous connaissiez Turc ? Vous connaissiez mon raisiné ?… Mais qui donc, qui donc que vous êtes ?

Et Célie, mordant à même dans la miche fraîche coupée en tartines, se barbouillait jusqu’aux oreilles de bonne confiture rustique ; et la mère Houdan l’imitait, timide, les yeux curieux.

Henri, mis en appétit par l’air du matin et l’exemple, s’était, lui aussi, taillé sa tartine ; mais il était écrit que ce matin-là, pas plus que la veille, Célie ne prendrait garde à Henri.

— « Si je connaissais Turc ? reprit-elle en s’adressant à la mère Houdan, si je connaissais Turc ? Écoutez plutôt : Il y avait une fois…

— Un conte ?… insinua doucement Henri.

— Non pas ! une histoire, véridique s’il en fut, et que vous pourrez mettre dans vos livres. Je recommence.