Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/110

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mide gazon, dans la brume claire et la rosée, des fleurettes pointent.

La fleur bleue du rêve chez Nanette ne demandait donc qu’à fleurir.

Une cage fut l’occasion.

Oui ! dans la chambre à coucher de Nanette, sans compter l’épaisse fourrure aussitôt jetée, le peplum transparent qui de son tissu souple et mat gantait juste sa fine personne jeté également sur les coussins du lit, il y avait un peu de tout, et il y avait aussi une cage.

Une cage à serins, en or, ou du moins paraissant être en or et sans doute, d’ailleurs, tout simplement dorée.

De plus cette cage à serins ne logeait pas un serin, mais un linot acheté par Nanette tout petit, pelotte de duvets gardant encore la forme de l’œuf, à des gamins gâteurs de nids qui s’en amusaient vers Meudon.

Nanette aimait ce linot qui lui rappelait son enfance et voici pourquoi : parce que, avant d’avoir traversé les ordinaires avatars au bout desquels on conquiert officiellement à Paris le diplôme de jolie fille, Nanette, successivement modèle à Montmartre, puis écuyère quelque part et puis quelque part figurante, songeait parfois non sans plaisir au temps où petite paysanne, avec de la paille dans ses sabots fendus, elle allait filant sa quenouille le long du Grand-Ru si frais et si clair sous une voûte