Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/164

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bilité relative, se contenteront des rives de la Seine, lesquelles ne sont pas à dédaigner.

Dimanche, malgré des eaux grosses et jaunes, le fleuve, entre Suresnes et Argenteuil, comme de marguerites un pré, s’étalait piqué de voiles blanches.

Et les trains de banlieue roulaient se succédant, bondés jusqu’à leurs impériales d’un grouillement de voyageurs heureux de courir aux édens approximatifs où, parmi des arbres ayant de vraies feuilles, la voix narquoise du mirliton alterne avec le trille passionné des rossignols, où le parfum des plantes et de l’eau se mêle à l’odeur réjouissante des fritures.

N’en déplaise aux idylliques attardés, on peut trouver un charme à ces chemins de fer parisiens créés maussades par les ingénieurs, mais qui, la nature aidant, ont fini par avoir leur pittoresque et leur physionomie.

Un paysage comme un autre, depuis que sous les végétations superposées a disparu toute trace de la main de l’homme.

Je connais, par exemple, de l’Étang-la-Ville à Marly, telle courbe courant sous bois à mi-coteau qui, pour peu qu’on ait l’esprit d’oublier le bruit des roues et le halètement sourd de la locomotive, vous transporte soudain au sein des Périgords les plus inconnus, et telle tranchée entre deux talus herbeux qui représente, à tromper un poète, la plus arcadienne des vallées.