Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/165

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Rien n’y manque, en effet : à droite, à gauche, la verdure embaume ; des genêts attardés se penchent, frôlant de leurs grandes grappes d’or la vitre des wagons en marche ; et, sur chaque passage à niveau, pour la joie de ceux qui aiment voir beaucoup d’humanité encadrée dans un peu de campagne, c’est, du départ à l’arrivée, une double haie de visages joyeux, d’ombrelles éclatantes comme des fleurs, de chapeaux bocagers et de robes claires.

À mi-chemin se trouve une petite gare, un peu trop blanche peut-être et d’un aspect bourgeoisement propret avec ses doubles rails qui luisent dans un ballast tout neuf en gravier de rivière.

C’est là qu’au printemps de l’année dernière il m’arrivait parfois de descendre pour rendre visite à mon vieil ami La Feuilleaume en son ermitage du bois.

Le plus modeste des ermitages ! Un pavillon de chasse tapi sous les feuilles, avec jardinet clos par une haie de sureaux. Le crépi du pavillon s’effritait certes en maints endroits. Le jardin dans sa plus grande largeur n’eût pas effrayé le saut d’un lièvre. Mais de bien portantes clématites rapetassaient les trous du crépi, et, continué par le bois, le jardin paraissait immense.

Parisien désabusé, La Feuilleaume vivait là tranquille, versifiant et ratissant.

— « Pour ceux que le baccara n’émeut plus,