Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/175

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d’aller d’un chant triomphal confier sa victoire et sa joie à la nature. »

On riait de ces discours. Lazarus impassible conformait sa manière de vivre à ses théories, et jamais passion — il en eut de réelles, qu’il avouait — ne le détourna plus d’une heure de la rêverie et de l’art.

Pauvre Lazarus ! il devait, malgré ses révoltes, subir à son tour le joug commun.

Un jour Lazarus disparut, et des gens racontèrent l’avoir surpris dans de vagues villages en compagnie d’une femme. Moi-même je les rencontrai, par hasard, aux environs de Fontainebleau. Lui, semblait radieux. Elle, était divinement belle. Mais, comme dit fort excellemment La Fontaine, « je ne m’amuserai point à chercher des comparaisons jusque dans les astres pour vous la représenter assez dignement ; c’était quelque chose au-dessus de tout cela et qui ne se saurait exprimer par les lys, les rosés, l’ivoire ou le corail. »

Elle était belle, que le renseignement vous suffise.

Au bout d’un mois, j’ignore après quel drame, Lazarus revint, quelque peu navré. — « Tout est fini, dit-il, bien fini ! Je remonte dans mon Olympe. » Ce ne devait pas être tout à fait de son plein gré, car il ajouta : — « Je me suis laissé prendre, et j’en souffre ; un chef-d’œuvre me vengera. »