Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/22

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locomobile, des bateaux à voiles latines naviguent en rond, flottille fantasque ! secoués d’avant en arrière, avec leur chargement de Montmartraises émotionnées, sur des flots qui n’existent pas.

De la rue au café, la transition nous parut douce, car c’était là réellement un bien tranquille petit café.

Rien du pittoresque turbulent des cabarets à la mode nouvelle ! Ni vitraux ni tapisseries, et sur les murs aucun de ces obsédants bibelots dont la banalité ferait croire que tous les japonistes de Paris, afin d’utiliser leurs collections dépréciées par la fréquence des arrivages, se sont établis limonadiers.

Pas de servantes déguisées dont le maquillage, le costume, une certaine tournure artiste due à l’habitude de se savoir regardées donnent aux amateurs l’illusion des coulisses de quelque théâtre idéal et inoffensif où l’on ne jouerait jamais la comédie.

Mais deux garçons âgés, respectueux et corrects. Des lambris blancs relevés d’un léger filet d’or. Des lustres d’aspect gai, des glaces. Bref ! un de ces accueillants et cossus cafés de petite ville que fréquente la bourgeoisie. Détail touchant et provincial, l’enfant du patron, Cyprien, s’était mis tout de suite à rouler dans nos jambes.

Et avec cela, le silence. Seulement parfois la