Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/224

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De sorte qu’il faisait presque noir, au retour, par le travers des oliviers.

La lune brillait et se cacha. Pourtant on voyait toujours les étoiles qui doucement, vivantes fleurs d’or, palpitaient dans le clair feuillage argenté.

Nous nous étions assis sur un petit mur en pierrailles, derrière une haie de roseaux, Nos mains d’abord puis nos lèvres se rencontrèrent. Mais c’était l’heure où les pêcheurs rentrent. Des pas sonnaient sur les cailloux du chemin. Et, ce jour-là, au livre d’amour, pour d’autres motifs cependant que Francesca et Paolo, nous ne lûmes pas davantage.

Hilarion s’interrompant :

— Je m’aperçois, sapristi ! que je vais devenir poète. C’est toujours comme ça quand je pense à Dianie. Mais excusez-moi, l’accès est passé.

Deux jours après, Dianie me disait : « C’est toi, Hilarion, que j’attendais depuis toujours. » Et, sans la croire tout à fait, je me sentais flatté intérieurement. Mentir en amour est encore pour les femmes une façon de nous rendre hommage.

Dianie me disait cela devant une maisonnette louée par elle, bastide au toit de tuiles rouges qu’un perron de marbre déguisait en villa. L’air embaumait, le jardin était plein de roses et du perron, à quelques pas, nous regardions la grève blanchir.