Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/247

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— « Monsieur, fit-elle, pourriez-vous me dire comment s’orthographie : Oh douleur ? »

AU PALAIS-ROYAL

Près du théâtre, sous les galeries. Le soir je prends volontiers ce chemin pour regagner ma Rive gauche.

Beaucoup de gens ignorent sans doute que si le jardin verrouille ses grilles après minuit, on peut néanmoins traverser le palais dans sa longueur à toute heure ; ou peut-être la solitude de cet immense cloître blanc, éclairé au gaz, dont le silence n’est troublé de loin en loin que par le pas monotone et rythmé de deux sergents de ville, effraie-t-elle les bons bourgeois : toujours est-il que rarement il m’arriva de m’y croiser avec quelqu’un.

L’endroit est pourtant agréable, surtout à la belle saison, avec ses statues de marbre s’animant parmi les fleurs et la verdure, avec son bassin où le jet d’eau ne danse plus, et que ride au vent de la nuit, sous la lune, le sillage d’un bateau d’enfant oublié.

Mais ce soir était un soir d’hiver. La neige tombait à flocons sur le bassin terni et les rosiers secs des parterres.

En haut, chez Véfour, il y avait un bal de noces. Des ombres de danseurs passaient sur les rideaux clairs des fenêtres, on entendait des airs de quadrille, et toute cette joie devenait