Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/260

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la rue Le Peletier, le poète Alexandre Ducros, rédacteur masqué des annonces prodigieusement éloquentes qui furent, six mois durant, la joie et l’admiration du boulevard, piloria sur tous les murs de la capitale mon nom obscur encadre de prose flamboyante, m’appelant « présomptueux jeune homme ! » et me menaçant de la colère d’Hercule, de Milon de Crotone, de Marseille aîné, de Faouët et d’Ompdrailles, parce que j’avais osé imprimer, au grand scandale des convaincus, que les luttes ne sont profitables qu’à ceux qui luttent, et qu’un gringalet usé par la noce et le Cercle espère en vain perfectionner ses muscles s’il se contente de regarder les autres lutter. Nouvellement arrivé de Provence, je rappelais à ce propos nos luttes d’après la moisson, en plein soleil, sur l’aire battue, luttes vraiment populaires et saines où chacun à son tour prend part, après s’être partagé la pomme avec l’adversaire, fraternellement, à la mode antique. On m’écouta et quelques Parisiens luttèrent de leur personne. À cette époque, le falot marquis Le Guillois prétendait avoir si fort développé ses biceps en luttant, qu’il ne pouvait plus se moucher.

Heureux temps d’aimable folie !

À vrai dire, le spectacle en question n’a pas sensiblement modifié mon opinion ancienne. Et, — malgré l’amusante mise en scène du jury, Mines, Eaque et Rhadamante en frac, debout,