Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/268

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brins luisent ; un enivrant parfum de verdure nouvelle remplace, au long du petit sentier, l’odeur tristement automnale des feuilles mortes et de bois mouillé ; des insectes cuirassés d’acier commencent leur ronde sur l’eau des mares ; des pépiements confus courent à travers les branches, qui bientôt éclateront en chansons ; et bientôt aussi, sous les tonnelles claires encore avec leurs vrilles de houblon et de vigne vierge qui laissent voir des découpures de ciel bleu, bientôt les amants ivres d’idéal et de vin clairet, et peu jaloux d’ailleurs de la richesse des rimes, pourront se répéter l’odelette du bon vieux Gustave Mathieu :

Couronné de frais lilas,
De blanche aubépine,
Le printemps, à petit pas,
Descend la colline…

Oui ! à petits pas, sans se presser. Mais enfin il l’a descendue. Si bien qu’un matin, à l’heure où les boutiques s’ouvrent, il a fait son entrée dans Paris.

Par où est-il venu ? Je l’ignore. Peut-être a-t-il suivi la Seine, bourgeoisement, et filé sous le viaduc d’Auteuil par le premier bateau-mouche. Peut-être a-t-il pris le tramway, passant devant le nez des douaniers entre les fortifications où, avec l’espoir de soleils plus doux, des vagabonds dorment dans l’herbe.