Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/292

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— Oh ! sans le vouloir, s’écria Florimon et pour peu que Martial veuille me permettre de compléter la confidence, tu verras que si, à cause de moi, cet excellent ami voulut, dans la candeur de son jeune âge, chercher la mort sous les flots de la Marne, je ne fus en ceci que l’instrument de la fatalité. »

On prit place sur des chaises à un endroit solitaire et vert d’où s’entend pleurer la fontaine, et voici ce que Florimon raconta :

— « C’était en 1868, pendant les vacances. J’avais un peu moins de vingt ans. Deux bonheurs remplissaient ma vie : j’aimais Clorinde…

— Ah ! oui, Clorinde ?

— N’interromps pas… J’aimais Clorinde et j’achevais un acte en vers. Clorinde m’aimait, et cela ponctuellement tant que les vacances durèrent. Par malheur, les vacances ne durent pas toujours ; novembre vint, mois fatal où, suivant les coutumes admises sur la rive gauche, la rentrée des écoles rend leurs amants aux Musettes momentanément abandonnées, et relève les poètes d’un fatigant mais agréable intérim.

En effet, la rumeur publique m’apprit bientôt que Clorinde me trompait, était-ce me tromper ? avec un étudiant en droit qui, paraît-il avait d’ailleurs été quelque peu mon prédécesseur.