Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/345

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

se trouvait sous un ciel dont le capitaine et le pilote ne connaissaient pas les étoiles.

« Nous allâmes ainsi longtemps à l’aventure, rencontrant des terres et des îles où ne se montrait âme qui vive, mais où nous pouvions faire provision d’eau, de fruits et même, en chassant, de viande fraîche. Puis nous ne vîmes plus îles ni terres, si bien qu’à la fin tout le monde était inquiet et triste, parce qu’on ne savait pas la route et que les vivres diminuaient. Un matin, l’homme de veille rapporta qu’au lever du jour il avait entrevu deux gros poissons qui se jouaient à l’arrière du navire, et tout le monde fut content parce que le capitaine dit que cela indiquait le voisinage d’une côte.

« En attendant on tendit des lignes dans l’espoir que les gros poissons reviendraient et qu’ils s’y prendraient. Les poissons revinrent, en effet, mais ils ne se prirent pas aux lignes ; et la troisième nuit, au lieu de lignes, on mit des filets.

« Cette fois la pêche réussit mieux lorsqu’on vint, au réveil, pour relever les filets, il se trouva qu’ils étaient très lourds et qu’ils contenaient les deux gros poissons reluisant à travers les mailles comme de l’argent et de l’or L’argent, c’était leur corps couleur de perle et l’or, c’était leur chevelure car, croyant prendre deux poissons nous avions pris deux Sirènes qu’on appelle aussi femmes de mer.