Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/344

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argent, diamants, perles, épices, bois précieux, sans compter les étoffes, les idoles et les plumes d’oiseaux inconnus que les navigateurs ont coutume de placer dans leurs maisons comme témoignage et trophée d’un voyage aux pays nouveaux…

Certes jamais personne n’aurait eu l’explication du drame épouvantable qui s’était passé là, si — tandis que les moines s’occupaient chrétiennement, les uns à enlever les morts pour les ensevelir en terre sainte, les autres à transporter dans le trésor du couvent, devenu riche tout à coup ! le butin de la miraculeuse épave — ils n’avaient découvert, tapi derrière un coffre, respirant encore mais à demi-mort d’épuisement et de terreur, un garçonnet qui, lorsqu’il fut revenu à lui, déclara être le mousse du bord et fit, naïvement le récit des choses surprenantes qu’il avait vues.

Or, ce qui suit est la relation du mousse :

« Après plusieurs années de navigation, chargés à couler et rapportant des lingots plein la cale à la place des cailloux de gave qu’en partant on avait pris pour lest, nous commencions à songer au retour dans le port natal, qui est un petit village de pêcheurs sur les confins de l’Espagne et des provinces basques, lorsque nous fûmes assaillis par un tourbillon de tempête qui, pendant plusieurs jours, nous égara. De sorte que, le calme revenu, notre barque