Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/9

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— Toutes les sept ? Toutes les sept. »

À cet âge, on n’y va pas de main morte et ce sournois d’Estevanet me donnait, pour expliquer un tel choix, les plus convaincantes raisons. En vain lui faisais-je remarquer que le bon Perrault trace d’elles un portrait médiocrement flatteur : — « Ces petites ogresses avaient le teint fort beau parce qu’elles mangeaient de la chair fraîche comme leur père ; mais elles avaient de petits yeux gris et tout ronds, le nez crochu, et une fort grande bouche avec de longues dents fort aiguës et fort éloignées l’une de l’autre. Elles n’étaient pas encore fort méchantes ; mais elles promettaient beaucoup, car elles mordaient déjà les petits enfants pour en sucer le sang… » — Tout ça, répliquait Estevanet, c’est des bêtises. Perrault, sans doute, fut mal renseigné, ou bien il aura volontairement falsifié les faits pour excuser l’indigne conduite de son héros qui répond à l’hospitalité de la bonne ogresse en faisant égorger ses filles. « Elles avaient le teint fort beau… » Tu vois que la vérité perce et qu’elles devaient être adorables malgré ce que Perrault raconte de leurs yeux ronds et de leur nez crochu ! « Elles n’étaient