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Page:Arétin - La Puttana errante, 1776.djvu/15

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en ai donné beaucoup à mes amis. Il me souvient encore comment je commençai d’apprendre. Du vivant de mon père, je couchais avec une tante, qui était veuve ; un jour qu’elle étoit allée à un bien de campagne avec ma mère, je demeurai seule au logis, et comme je voulus passer dans la chambre de mon cousin, je trouvai la porte fermée par dedans. Je prêtai l’oreille pour savoir s’il y avoit quelqu’un avec lui, et d’abord j’aperçus derrière la tapisserie un trou qu’avoit fait le nœud d’un ais, et je vis le drôle assis ; il avoit les jambes ouvertes et étendues, et empoignant son membre se branloit tantôt vite, tantôt doucement, tantôt il y crachait dessus, ensuite je vis qu’il tomba à terre une matière blanche que je ne connaissais pas alors ; il étoit sans mouvement, et je m’imaginois bien que c’étoit un divertissement. Dans le moment j’allai raconter à ma sœur ce que j’avois vu. Elle avoit alors quinze à seize ans, et moi je n’en avois guère plus de onze, aussi elle en savoit plus que moi. Elle me dit que cette matière blanche était la semence, et qu’avec cela les hommes engrossoient les femmes ; et pour me mieux faire entendre la chose, elle me mit la main au con et me frotta un peu dans l’endroit où elle me dit que les hommes mettoient leur affaire. Ensuite nous allâmes à la chambre de mon cousin qui étoit sorti, je me mis dans la posture où je l’avois vu ; et ma sœur leva sa cotte et se mit entre mes cuisses, son affaire sur le mien, et en me frottant par dedans avec le doigt, j’appris comment les hommes font aux femmes.