Page:Arétin - La Puttana errante, 1776.djvu/16

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JULIE.

Sans doute vous vous divertîtes bien dans le lit ensuite ?

MAGDELON.

Tu verras. On maria ma sœur quelque temps après, mais je ne laissai pas d’aller au trou par où j’avois vu mon cousin, et toutes les fois il me sembloit que je l’y voyois encore. Un jour que je regardois par ce trou, je le vis avec un autre jeune homme de bonne mine, qui se caressoient tendrement. Croirois-tu bien, Julie, que cela me revenoit continuellement dans la tête ? La nuit je ne pouvois dormir, et je ne faisois que me rouler dans le lit.

JULIE.

Je m’imagine que tu aurais bien souhaité que ce beau garçon que tu avois vu eût été auprès de toi.

MAGDELON.

Je te laisse à penser ! Aussi ma tante s’aperçut bien de mon inquiétude et me demanda plusieurs fois : Qu’as-tu, Magdelon, que tu ne dors point ? T’a-t-on fait quelque chose aujourd’hui ? Je lui repondois que non. Après m’avoir ainsi fait plusieurs questions, comme elle vit que je ne dormois point, elle se mit à me caresser, elle me baisoit et me manioit mes tettons et mes cuisses, et me