Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/148

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depuis longtemps à des recherches purement scientifiques ; tout à fait dépourvu des titres littéraires qui, jusqu’à ce moment, avaient paru indispensables dans les difficiles fonctions qu’on m’a confiées, je ne pouvais avoir aux yeux de l’Académie que le facile mérite d’un zèle soutenu, d’un dévouement sans bornes à ses intérêts, et du désir ardent qu’en toute occasion j’ai manifesté de voir la renommée qu’elle s’est acquise, grandir, si c’est possible, et s’étendre en tout lieu. Le vide que M. Fourier laisse parmi nous, je l’ai reconnu le premier, je l’ai reconnu sans réserve, se fera surtout sentir dans ces réunions solennelles ; c’est alors que vous vous rappellerez ce langage dans lequel la plus rigoureuse précision s’alliait si heureusement à l’élégance et à la grâce. Aussi j’ai dû me persuader que l’indulgence de l’Académie me présageait en quelque sorte celle dont le public daignerait m’honorer ; autrement aurais-je osé faire entendre ici une voix inexpérimentée après l’éloquent interprète que nous venons de perdre, à côté de celui que nous avons le bonheur de posséder ?

Cet éloge, au reste, je me hâte de le déclarer, s’écarte de la forme ordinaire. Je demanderai même qu’on veuille bien le considérer comme un simple Mémoire scientifique dans lequel, à l’occasion des travaux de notre confrère, j’examine les progrès que plusieurs des branches les plus importantes de l’optique ont faits de nos jours. À une époque où les cours du Collège de France, de la Faculté de Paris, du Jardin du Roi, attirent une si grande affluance d’auditeurs, il m’a semblé que l’Académie des Sciences pourrait elle-même entretenir directement le