Aller au contenu

Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/167

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

globes terrestres pour former un poids égal à celui du soleil, on le doit à l’observation de très-petites inégalités qu’auraient certainement négligées ceux qui, à tout prix, ne veulent que des phénomènes simples.

Sans pousser plus loin ces remarques, je pourrai donc avouer que l’optique était plus facile, plus à la portée du commun des hommes, plus susceptible de démonstration dans les cours publics, avant tous les progrès qu’elle a faits de nos jours. Mais ces progrès sont une richesse réelle ; ils ont donné lieu aux plus curieuses applications ; ils signalent déjà dans diverses théories de la lumière des impossibilités qui doivent prendre rang parmi les découvertes, car dans la recherche des causes, nous sommes souvent réduits à procéder par voie d’exclusion ; sous ce rapport, il n’y a jamais d’expérience inutile ; on ne saurait trop les multiplier. Un homme d’un esprit universel qui prenait souvent plaisir à cacher le sens le plus profond sous des formes burlesques, Voltaire, comparait toute théorie à une souris : « elle passe, disait-il dans neuf trous, mais elle est arrêtée par le dixième. » C’est en multipliant indéfiniment le nombre de ces trous, ou pour parler d’une manière moins triviale, le nombre des épreuves auxquelles une théorie doit satisfaire, que l’astronomie s’est placée au rang qu’elle occupe dans l’estime des hommes, qu’elle est devenue la première des sciences.

C’est en suivant la même marche qu’on pourra aussi donner à diverses branches de la physique le caractère d’évidence dont elles manquent encore à quelques égards.

Dans chaque science d’observation, il faut distinguer