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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/168

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les faits, les lois qui les lient entre eux, et les causes. Souvent les difficultés du sujet arrêtent les expérimentateurs après le premier pas ; presque jamais ils ne franchissent le troisième. Les progrès que Fresnel avait faits sous les deux premiers rapports, dans l’étude de la double réfraction, devaient naturellement le conduire à rechercher d’où pouvait dépendre un si singulier phénomène ; or, là encore il a obtenu d’éclatants succès. Mais, pressé par le temps, je pourrai seulement faire connaître le plus saillant de ses résultats.

Lorsque Huygens publia son Traité de la lumière, on connaissait seulement deux gemmes doués de la double réfraction, le carbonate de chaux et le quartz. Aujourd’hui, il serait beaucoup plus court de dire quels cristaux n’ont pas cette propriété, que de nommer ceux qui la possèdent. Anciennement, il fallait qu’un corps diaphane eût présenté distinctement la double image pour qu’on pût se permettre de l’assimiler au cristal d’Islande. Toutes les fois que l’écartement de deux faisceaux était très-petit, échappait à l’œil, l’observateur restait dans le doute, il n’osait prononcer. Maintenant, à l’aide de la méthode très-simple qu’un membre de cette Académie a signalée, l’existence de la double réfraction se manifeste, par des caractères tout à fait indépendants, de la séparation des deux images ; aucune substance, quelque mince qu’elle puisse être, douée de cette propriété, ne saurait échapper au nouveau moyen d’investigation ; mais s’il était certain que la double réfraction ne peut exister sans qu’on aperçoive les phénomènes très-apparents sur lesquels la méthode se fonde, il ne paraissait pas aussi incon-