Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/232

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Volta, une machine dont les étincelles, véritablement fulminantes, tueraient les plus gros animaux.

Il n’est pas une seule des découvertes du professeur de Come qui soit le fruit du hasard. Tous les instruments dont il a enrichi la science, existaient en principe dans son imagination, avant qu’aucun artiste travaillât à leur exécution matérielle. Il n’y eut rien de fortuit, par exemple, dans les modifications que Volta fit subir à l’électrophore pour le transformer en condensateur, véritable microscope d’une espèce nouvelle, qui décèle la présence du fluide électrique là où tout autre moyen resterait muet.

Les années 1776 et 1777 nous montreront Volta travaillant pendant quelques mois sur un sujet de pure chimie. Toutefois, l’électricité, sa science de prédilection, viendra s’y rattacher par les combinaisons les plus heureuses.

À cette époque, les chimistes n’ayant encore trouvé le gaz inflammable natif que dans les mines de charbon de terre et de sel gemme, le regardaient comme un des attributs exclusifs du règne minéral. Volta, dont les réflexions avaient été dirigées sur cet objet par une observation accidentelle du P. Campi, montra qu’on se trompait. Il prouva que la putréfaction des substances animales et végétales est toujours accompagnée d’une production de gaz inflammable ; que, si l’on remue le fond d’une eau croupissante, la vase d’une lagune, ce gaz s’échappe à travers le liquide, en produisant toutes les apparences de l’ébullition ordinaire. Ainsi le gaz inflammable des marais qui a tant occupé les chimistes