Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/291

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laquelle il espérait trouver la fortune et l’indépendance. Ses études médicales commencèrent à Londres sous Baillie et Cruickshank ; il les continua à Édimbourg, où brillaient alors les docteurs Black, Munro et Gregory ; mais ce fut seulement à Gœttingue que, dans l’année suivante (1795), il prit son grade de docteur. Avant de se soumettre à cette formalité si vaine, et, toutefois, si impérieusement exigée, Young, à peine sorti de l’adolescence, s’était déjà révélé au monde scientifique par une note relative à la gomme Ladanum ; par la polémique qu’il avait soutenue contre le docteur Beddoës au sujet de la théorie de Crawford sur le calorique ; par un mémoire concernant les habitudes des araignées et le système de Fabricius, le tout enrichi de recherches d’érudition ; enfin, par un travail sur lequel j’insisterai davantage à cause de son grand mérite, de la faveur inusitée dont il fut l’objet en naissant, et de l’oubli dans lequel on l’a laissé depuis.

La Société royale de Londres jouit, dans toute l’étendue des trois royaumes, d’une considération immense et méritée. Les Transactions philosophiques qu’elle publie, sont depuis plus d’un siècle et demi les glorieuses archives où le génie britannique tient à honneur de déposer ses titres à la reconnaissance de la postérité. Le désir de voir inscrire son nom dans la liste des collaborateurs de ce recueil vraiment national, à la suite des noms de Newton, de Bradley, de Priestley, de Cavendish, a toujours été parmi les étudiants des célèbres universités de Cambridge, d’Oxford, d’Édimbourg, de Dublin, le plus vif comme le plus légitime sujet d’émulation. Là, toutefois,