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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/328

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fut d’exiger la suppression d’une brochure écrite avec talent, par une main amie, et dirigée contre tous ceux qui avaient contribué à la destruction du Bureau des longitudes.

Young s’éteignit, entouré d’une famille dont il était adoré, le 10 mai 1829, à peine âgé de cinquante-six ans.

L’autopsie fit découvrir qu’il avait l’aorte ossifiée.

Si je ne suis pas resté trop au-dessous de la tâche qui m’était imposée ; si j’ai surtout fait ressortir, comme je le désirais, l’importance et la nouveauté de l’admirable loi des interférences lumineuses, Young est maintenant à vos yeux l’un des savants les plus illustres dont l’Angleterre puisse s’enorgueillir. Votre pensée devançant mes paroles, voit déjà dans le récit des justes honneurs rendus à l’auteur d’une aussi belle découverte, la péroraison de cette notice historique. Ces prévisions, je le dis à regret, ne se réaliseront pas. La mort de Young a eu dans sa patrie très-peu de retentissement. Les portes de Westminster, jadis si accessibles à la médiocrité titrée, sont restées fermées à l’homme de génie qui n’était pas baronnet. C’est au village de Farnborough dans la modeste tombe de la famille de sa femme, que les restes de Thomas Young ont été déposés. L’indifférence de la nation anglaise pour des travaux qui devaient tant ajouter à sa gloire, est une bien rare anomalie dont on doit être curieux de connaître les causes.

Je manquerais de franchise, je serais panégyriste et non historien, si je n’avouais, qu’en général, Young ne ménageait pas assez l’intelligence de ses lecteurs ; que la plupart des écrits dont les sciences lui sont redevables,