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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/431

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Voilà, sans contredit, une machine dans laquelle la vapeur d’eau engendre du mouvement, et peut produire des effets mécaniques de quelque importance, voilà une véritable machine à vapeur. Hâtons-nous d’ajouter qu’elle n’a aucun point de contact réel, ni par sa forme, ni par le mode d’action de la force motrice, avec les machines de cette espèce actuellement en usage. Si jamais la réaction d’un courant de vapeur devient utile dans la pratique, il faudra, incontestablement, en faire remonter l’idée jusqu’à Héron ; aujourd’hui l’éolipyle rotatif pourrait seulement être cité ici, comme la gravure en bois dans l’histoire de l’imprimerie[1]


HISTOIRE DE LA MACHINE À VAPEUR DANS LES DERNIERS SIÈCLES.


Dans les machines de nos usines, de nos paquebots, de nos chemins de fer, le mouvement est le résultat immédiat de l’élasticité de la vapeur. Il importe donc de chercher où et comment l’idée de cette force a pris naissance.

Les Grecs et les Romains n’ignoraient pas que la

  1. Ces réflexions s’appliquent aussi au projet que Branca, architecte italien, publia à Rome, en 1629, dans un ouvrage intitulé : le Machine, et qui consistait à engendrer un mouvement de rotation en dirigeant la vapeur sortant d’un éolipyle, sous forme de souffle, sous forme de vent, sur les ailettes d’une roue. Si, contre toute probabilité, la vapeur est un jour employée utilement à l’état de souffle direct, Branca, ou l’auteur actuellement inconnu à qui il a pu emprunter cette idée, prendra le premier rang dans l’histoire de ce nouveau genre de machines. À l’égard des machines actuelles, les titres de Branca sont complétement nuls.