Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/444

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on parvienne à anéantir subitement tout l’air contenu dans le cylindre, à y faire en un mot le vide. Le vide une fois opéré, le piston ne recevant d’action que de l’atmosphère extérieure qui le presse par dessus, descendra rapidement. Ce mouvement achevé, on ouvrira le robinet. L’air reviendra aussitôt par dessous contre-balancer l’action de l’atmosphère supérieure. Comme au début, le contre-poids remontera le piston jusqu’au sommet du cylindre, et toutes les parties de l’appareil se retrouveront dans leur état initial. Une seconde évacuation, ou, si on l’aime mieux, un second anéantissement de l’air intérieur fera de nouveau descendre le piston, et ainsi de suite.

Le véritable moteur du système serait ici le poids de l’atmosphère. Hâtons-nous de détromper ceux qui croiraient trouver dans la facilité que nous avons de marcher et même de courir à travers l’air un indice de la faiblesse d’un pareil moteur. Avec un cylindre de deux mètres de diamètre, l’effort que ferait le piston de la pompe en descendant, le poids qu’il pourrait soulever de toute la hauteur du cylindre, à chacune de ses oscillations, seraient de 35,000 kilogrammes. Cette énorme puissance, fréquemment renouvelée, on l’obtiendra à l’aide d’un appareil très-simple, si nous découvrons un moyen prompt et économique d’engendrer et de détruire à volonté la pression atmosphérique dans un cylindre de métal.

Ce problème, Papin l’a résolu. Sa belle, sa grande solution consiste dans la substitution d’une atmosphère de vapeur d’eau à l’atmosphère ordinaire ; dans le rem-