Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/453

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jusqu’au moment où leur température est aussi à 100º, son élasticité se trouve notablement atténuée ; de là, lenteur dans les mouvements, car le contre-poids n’enlève pas le piston avant qu’il existe dans le cylindre un ressort capable de contre-balancer l’action de l’atmosphère ; de là, aussi, augmentation de dépense, puisque la vapeur est d’un prix très-élevé, comme je l’ai déjà expliqué. On ne conservera aucun doute sur l’immense importance de cette considération économique, quand j’aurai dit que le modèle de Glasgow usait, à chaque oscillation, un volume de vapeur plusieurs fois plus grand que celui du cylindre. La dépense de vapeur, ou, ce qui revient au même, la dépense de combustible, ou, si l’on aime mieux encore, la dépense pécuniaire indispensable pour entretenir le mouvement de la machine, serait plusieurs fois moindre si l’on parvenait à faire disparaître les échauffements et les refroidissements successifs dont je viens de signaler les inconvénients.

Ce problème, en apparence insoluble, Watt l’a résolu par la méthode la plus simple. Il lui a suffi d’ajouter à l’ancien dispositif de la machine un vase totalement distinct du cylindre, et ne communiquant avec lui qu’à l’aide d’un tube étroit armé d’un robinet. Ce vase, qui porte aujourd’hui le nom de condenseur, est la principale des inventions de Watt. Malgré tout mon désir d’abréger, je ne puis me dispenser d’expliquer son mode d’action.

S’il existe une communication libre entre un cylindre rempli de vapeur et un vase vide de vapeur et d’air, la vapeur du cylindre passera en partie et très-rapidement dans le vase : l’écoulement ne cessera qu’au moment où