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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/561

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phiques délicates, pour travailler à des cartes de l’hémisphère sud, où devaient figurer les dernières découvertes des navigateurs. Carnot, cependant, n’était rien moins qu’un censeur morose. Sévère envers lui-même, il avait pour les autres un fonds d’indulgence inépuisable. Ses moments de loisir ou de délassement, il les employait à composer de petits vers, empreints toujours d’une gaieté douce et de bonne compagnie. Citer des chansons dans la biographie d’un géomètre, c’eût été certainement une nouveauté ; ce faible mérite, tout à ma portée, a failli me séduire ; un peu de réflexion m’y a fait renoncer. Depuis qu’un grand poëte a mis, chez nous, son cachet immortel sur ce genre de composition, une chanson ne doit plus être citée à la légère.


PREMIÈRE COMMUNICATION ENTRE CARNOT ET L’ACADÉMIE DES SCIENCES. — AÉROSTATS.


La première communication directe entre Carnot et l’Académie des sciences (ce fait sera une nouveauté pour tout le monde) fut amenée par un problème qui non-seulement n’a pas encore été résolu, mais dont la solution paraît impossible à beaucoup de physiciens : le problème de la direction des aérostats.

Les découvertes scientifiques, celles même dont les hommes pouvaient espérer le plus d’avantage, les découvertes, par exemple, de la boussole et de la machine à vapeur, furent reçues, à leur apparition, avec une dédaigneuse indifférence. Les événements politiques, les hauts faits militaires, jouissent exclusivement du privilége