Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/582

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lesque dans les termes de sa demande, me priait d’aller voir pourquoi tous ses mouvements perpétuels s’étaient arrêtés !


CARNOT HOMME POLITIQUE, L’UN DES JUGES DE LOUIS XVI.


Carnot fut un des premiers officiers de l’armée française qui embrassèrent loyalement et avec enthousiasme les vues régénératrices de l’Assemblée nationale. Cependant, les annales de la Révolution ne font mention de lui qu’à partir de 1791.

Certains écrivains prennent à tort l’esprit de prosélytisme pour la juste mesure de la sincérité des convictions politiques ; ils ne comprennent point qu’une vie retirée, studieuse, puisse s’allier à un profond désir de réformes sociales ; les deux années d’inaction de Carnot leur semblent un véritable phénomène. Or, devinez de quoi ils se sont avisés pour l’expliquer ? Ils placent notre confrère parmi les émigrés de Coblentz ; ses tendances républicaines ne dateraient ainsi que de l’époque où il serait rentré furtivement en France. Je ne vous ferai pas, Messieurs, l’injure de réfuter une aussi risible supposition.

En 1791, Carnot était en garnison à Saint-Omer, et s’y maria avec mademoiselle Dupont, fille d’un administrateur militaire né dans ce pays. Ses principes politiques, la modération de sa conduite, ses connaissances variées, lui valurent bientôt après l’honneur de représenter le département du Pas-de-Calais à l’Assemblée législative.