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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/643

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ficier du génie proscrivit les citadelles, et malgré de bruyantes clameurs, son opinion consciencieuse a prévalu.

Il n’en est pas tout à fait de même des nouveaux systèmes de fortifications et de défense imaginés par notre confrère. Ils n’ont fait jusqu’ici de prosélytes que parmi les étrangers. Est-ce à tort, est-ce à bon droit que nos plus habiles officiers les repoussent ? Dieu me garde de trancher une pareille question. Tout ce que je pourrai entreprendre, ce sera d’indiquer en quoi elle consiste, et même, pour être compris, je serai obligé de faire un nouvel appel à votre bienveillante attention.

Les plus anciennes fortifications, les premiers remparts, furent de simples murailles plus ou moins épaisses formant autour des villes, des enceintes continues percées d’un petit nombre de portes pour l’entrée et pour la sortie des habitants. Afin que leur escalade devînt difficile, ces remparts étaient très-élevés du côté de la campagne ; d’ailleurs un fossé susceptible d’être inondé les en séparait ordinairement.

Les remparts même, dans leur partie la plus haute, avaient une certaine largeur. C’était là que les populations des villes se portaient en cas d’attaque ; c’était de là que, cachées en partie derrière un petit mur appelé aujourd’hui parapet, elles faisaient tomber une grêle de traits sur les assaillants. Les plus timides avaient même la facilité de ne viser l’ennemi qu’à travers des ouvertures étroites, qui figurent encore dans les fortifications modernes sous le nom de meurtrières ou de créneaux.

L’assiégeant ne commençait à devenir vraiment redou-