Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ou, en d’autres termes, que la règle que Newton a donnée pour les’ anneaux ordinaires ne doit pas être appliquée à ceux que j’ai découverts dans les cristaux, parce que ceux-ci ne dépendent pas seulement des épaisseurs matérielles du corps. S’il était nécessaire de justifier encore davantage mon résultat, j’observerais que pour un certain mouvement de la lentille, les anneaux viennent tous se perdre à son centre et y former successivement des taches colorées fort larges et d’une seule teinte ; et comme la convexité de la lentille est fort grande, il en résulte que la même couleur, sous une inclinaison déterminée, peut être dépolarisée à une infinité d’épaisseurs très-différentes les unes des autres. J’ai prouvé d’ailleurs incontestablement dans une autre circonstance que ces couleurs ont le caractère de celles qui sont formées sur un milieu très-rare et compris entre deux autres corps plus denses, soit parallèles, soit prismatiques.

La plus singulière des expériences du second livre de l’Optique, au jugement même de Newton, est celle où cet illustre physicien montre que le prisme fait voir des anneaux colorés dans des plaques minces qui, à l’œil nu, paraissent diaphanes, blanches, uniformes et partout également éclairées ; l’explication qu’il en donne est très-simple et satisfait à toutes les circonstances du phénomène.

Il ne sera pas aussi aisé d’expliquer le moyen que je vais rapporter d’augmenter aussi considérablement le nombre des anneaux visibles, puisque je n’ai besoin pour cela que de les faire passer à travers un milieu à faces parallèles. La méthode de Newton n’augmente le nombre