Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/114

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à l’aide d’un cristal de sulfate de baryte, conserve toujours la même teinte dans toutes les positions du cristal, par la raison que les deux faisceaux en lesquels la lumière se partage en le traversant éprouvent des modifications contraires. Aussi, si l’on décompose cette lumière à l’aide d’un second cristal doué de la double réfraction, trouve-t-on que les deux faisceaux ont des teintes complémentaires.

Les expériences que j’ai rapportées dans mon Mémoire du 11 août 1811 avaient été faites, pour la plus grande partie, à l’aide d’une plaque de cristal de roche taillée perpendiculairement aux arêtes du prisme hexaèdre. Aussi ne transformait-elle les rayons polarisés en rayons colorés que dans les incidences peu éloignées de la perpendiculaire[1]. Sous des inclinaisons un peu obliques la lumière n’éprouvait aucune modification dans le cristal, quelle que fût d’ailleurs sa position, pourvu que ses faces restassent perpendiculaires au plan de réflexion. On aurait pu croire, d’après cela, que la plaque en tournant autour du rayon se comporterait comme un simple miroir de verre, et cependant, dans ces positions où ce miroir ne dépolariserait que très-peu de lumière, les rayons qui passaient au travers de la plaque de cristal se décomposaient en deux faisceaux de même intensité, en sorte que cette plaque se comporte comme un assemblage de miroirs de verre qui ne seraient pas tout à fait en contact. J’ai déjà indiqué ce résultat dans le Mémoire que je viens de citer et je ne le rapporte ici que pour réunir,

  1. 1. Voir p. 58.