Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/116

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deux rayons en lesquels se partage le rayon de lumière directe dans son passage à travers le premier cristal éprouvent eux-mêmes la double réfraction en traversant le second, ce qui porte leur nombre à quatre. Mais ces rayons se partageant chacun en deux dans le troisième rhomboïde, on obtient définitivement huit faisceaux. Il faut cependant remarquer que le nombre des images ne pourra être égal à huit que dans le cas où le cristal intermédiaire serait, comme les deux autres, assez épais pour opérer à lui seul la séparation distincte des images. Si le cristal intermédiaire, quoique doué de la double réfraction, est fort mince, le maximum des images qu’on pourra apercevoir ne sera que de quatre. Supposons, par exemple, que sa section principale fasse un angle de avec celles des deux autres cristaux. Les deux rayons en lesquels la lumière s’est divisée dans le premier cristal se partageront aussi chacun en deux faisceaux également intenses en traversant le second ; mais, comme sa double réfraction est très-faible, par hypothèse, ces faisceaux suivront à très-peu près la même route ou coïncideront deux à deux. Maintenant, par un raisonnement analogue on prouvera que chacun de ces quatre faisceaux doit éprouver, dans le troisième cristal, une double réfraction qui le partage en deux rayons également intenses ; mais les images en lesquelles se partagent les deux rayons qui suivent la même route doivent coïncider, en sorte que le nombre total des images à la sortie du troisième cristal ne pourra être égal qu’à quatre. Il est clair, au reste, que dans ce cas comme lorsque le cristal est très-épais, on trouvera quatre positions pour lesquelles on ne verra que deux