Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ces derniers éprouvent par l’effet de la condensation.

Cependant, comme la loi relative à la force réfringente des gaz composés n’avait été établie que sur un petit nombre d’expériences, il était indispensable de s’assurer d’abord de son exactitude : or, les mesures que nous avons faites de la réfraction d’un grand nombre de gaz nous ont prouvé que cette loi ne s’accordait pas toujours avec les résultats de l’observation.

On voit donc que le pouvoir réfringent d’un corps, loin d’être constant comme la théorie newtonienne semblerait le prouver dans l’hypothèse la plus naturelle qu’on puisse faire sur l’attraction, subit au contraire des variations, soit par l’effet du changement de densité, soit par l’état de combinaison dans lequel le corps se trouve. Pour déterminer l’influence de chacune de ces causes en particulier, il est nécessaire de mesurer avec exactitude les pouvoirs réfringents d’un grand nombre de substances, et ceux des combinaisons auxquelles elles donnent lieu. Quoique le travail que nous avons entrepris à cet égard embrasse déjà un nombre assez considérable de corps, nous avons senti la nécessité de l’étendre encore plus avant de chercher à lier par quelque loi générale les divers résultats auxquels nous sommes parvenus.

Les faits que nous venons d’établir nous ont paru d’une telle importance, relativement à la théorie de la lumière, que nous avons cru qu’il serait utile d’en suivre les conséquences dans les divers phénomènes qui par leur nature ont une liaison plus ou moins directe avec celui de la réfraction.