Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/142

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faites sur une même vapeur, dans des circonstances différentes s’accordent assez bien entre elles pour qu’on puisse regarder nos déterminations comme approchant beaucoup de la vérité.

En comparant les forces dispersives des vapeurs ainsi mesurées à celles des liquides dont ces vapeurs dérivent, nous nous sommes assurés que le pouvoir dispersif diminuait effectivement avec la densité ; mais ce que l’observation nous a appris d’une manière non moins certaine, c’est que le pouvoir dispersif diminue dans un plus grand rapport que le pouvoir réfringent, ou, en d’autres termes, qu’en appelant i le rapport du sinus d’incidence au sinus de réfraction, et d la densité du corps, le pouvoir réfringent est non-seulement variable pour une même classe de rayons, mais encore que la loi suivant laquelle ce changement s’effectue est différente pour les rayons diversement colorés.

Dans le soufre carburé que nous avons déjà choisi pour exemple, le rapport du pouvoir dispersif au pouvoir réfringent est à l’état liquide, tandis qu’il se réduit à moins de dans l’état de vapeur.

Ainsi, tandis que la variation du pouvoir réfringent pouvait encore s’expliquer, en admettant que l’attraction d’un même corps pour la lumière varie suivant une loi différente de celle de la raison directe des densités, on voit que, pour rendre compte de la variation observée dans le pouvoir dispersif, il faudrait supposer en outre que l’action d’un corps sur les rayons diversement colorés suit, dans les changements de densité, une loi différente pour chacun de ces rayons. Ces diverses suppositions