Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/146

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traverse, dans le rapport du sinus d’incidence au sinus de réfraction ; en sorte que, dans tous les phénomènes d’interférence[1], deux milieux différents produiront des effets pareils, lorsque leurs épaisseurs seront en raison inverse des coefficients[2] de la réfraction. Ces considérations conduisent aussi, comme on a pu le voir, à une méthode nouvelle pour mesurer de légères différences de réfrangibilité.

Pendant les essais que nous faisions en commun pour apprécier le degré d’exactitude dont cette méthode est susceptible, l’un de nous (M. Arago) imagina qu’il pourrait être curieux de rechercher si les actions que les rayons ordinaires exercent habituellement l’un sur l’autre ne seraient pas modifiées quand on ne ferait interférer deux faisceaux lumineux qu’après les avoir préalablement polarisés.

On sait que si l’on éclaire un corps étroit par la lumière qui émane d’un point rayonnant, son ombre est bordée extérieurement d’une série de franges formées par l’interférence de la lumière directe et des rayons infléchis dans le voisinage du corps opaque ; et qu’une partie de la même lumière, en pénétrant dans l’ombre géométrique par les deux bords opposés du corps,

  1. 1. M. Young appelle ainsi tous les phénomènes produits par la rencontre de deux ou de plusieurs rayons lumineux.
  2. 2. Pour abréger, nous désignons par coefficient de la réfraction le rapport du sinus d’incidence à celui de réfraction. Les Anglais appellent ce même rapport index of refraction. Plusieurs physiciens français disent indice de réfraction. Ces dénominations ne doivent pas être confondues avec celle de pouvoir réfringent, qui n’a un sens précis que dans le système de l’émission.