Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/149

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ment, des bandes obscures et brillantes, sans qu’il soit nécessaire de faire intervenir dans l’expérience aucun corps opaque. (Voyez Annales de chimie et de physique, t. i, p. 332.)

Pour résoudre la question, il suffisait donc d’essayer si les deux images formées en plaçant un rhomboïde de spath calcaire devant un point lumineux, ne donneraient pas un pareil résultat ; mais comme, suivant la théorie de la double réfraction, le rayon extraordinaire se meut dans le carbonate de chaux plus vite que le rayon ordinaire, il fallait, avant d’effectuer le croisement des rayons, compenser artificiellement cet excès de vitesse. Pour cela, et en se fondant sur une expérience de M. Arago qui a été déjà citée plus haut (p. 133), M. Fresnel plaça sur le trajet du seul faisceau extraordinaire, une plaque de verre dont l’épaisseur avait été déterminée par le calcul, de manière qu’en la traversant sous l’incidence perpendiculaire, ce faisceau perdit à peu près toute l’avance qu’il avait prise dans le cristal sur le faisceau ordinaire ; dès lors, en inclinant légèrement la plaque, on pouvait obtenir, à cet égard, une compensation exacte. Malgré cela, le croisement des deux faisceaux polarisés en sens contraires ne donnait point de bandes.

Dans une autre expérience, pour compenser l’effet de la différence de vitesse des deux rayons, M. Fresnel les faisait tomber l’un et l’autre sur une petite glace non étamée, dont l’épaisseur avait été calculée de manière que le rayon extraordinaire, en se réfléchissant perpendiculairement sur la seconde face, perdît, par son double trajet dans le verre, plus qu’il n’avait gagné en traver-