Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans chaque épreuve, de faire varier légèrement et avec lenteur l’angle sous lequel les rayons incidents rencontraient le second cristal.

La méthode que M. Arago avait imaginée, de son côté, pour faire la même expérience, était indépendante de la double réfraction. On sait depuis longtemps que si l’on pratique dans une feuille mince deux fentes très-fines et peu distantes l’une de l’autre, et que si on les éclaire par la lumière d’un seul point lumineux, il se forme derrière la feuille des franges fort vives résultant de l’action que les rayons de la fente de droite exercent sur les rayons de la fente opposée, dans les points où ils se mêlent. Pour polariser en sens contraires les rayons provenant de ces deux ouvertures, M. Arago avait d’abord songé à se servir d’une agate mince, à la scier par le milieu, et à placer chaque moitié devant l’une des fentes, de manière toutefois que les portions d’abord contiguës des agates se trouvassent alors dans des directions rectangulaires. Cette disposition devait évidemment produire l’effet attendu ; mais n’ayant pas eu dans le moment, sous la main, une agate convenable, M. Arago proposa d’y suppléer à l’aide de deux piles de plaques, et pour leur conserver la minceur nécessaire à la réussite de l’expérience, de les composer de lames de mica.

À cet effet, nous choisîmes quinze de ces lames, les plus pures possibles, et nous les superposâmes. Ensuite, à l’aide d’un instrument tranchant, cette pile unique fut partagée par le milieu. Il est clair, dès lors, que les deux piles partielles provenant de cette bissection devaient avoir, à fort peu près, la même épaisseur, du moins dans