Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/163

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sujet n’aurait rien laissé à désirer si d’ingénieux artifices analytiques dans la discussion des observations pouvaient suppléer à l’exactitude des données expérimentales.

Après les ouvrages de Bouguer et de Lambert, la science n’a plus guère à enregistrer qu’un petit nombre de déterminations numériques dues à Rumford et à Herschel. Ce n’est pas cependant qu’il ne fût évident pour tout le monde que la photométrie était encore dans son enfance. Je me rappelle, en effet, une époque où, d’après le vœu de Laplace, l’Académie elle-même paraissait disposée à proposer comme sujet de prix de physique mathématique la réalisation des nombreuses expériences dont on ne trouve que le canevas dans l’ouvrage de Bouguer.

Il me semblait depuis longtemps qu’il fallait essayer de combler cette lacune de l’optique, ne fût-ce qu’à raison des ressources multipliées que l’astronomie pourra puiser dans les méthodes photo métriques, dès qu’elles auront acquis une précision suffisante.

Cette précision si désirable, les procédés suivis par Bouguer et Lambert ne la possèdent pas. Que l’on compare en effet les résultats numériques obtenus par ces deux célèbres académiciens, quand ils traitaient les mêmes questions, et l’on sera étonné des énormes différences qu’ils présentent. Il suffit d’ailleurs d’une seule remarque pour reconnaître l’imperfection des procédés dont il s’agit : Lambert et Bouguer ont, l’un et l’autre, soumis les faisceaux lumineux à des réflexions et à des réfractions multiples, sans s’apercevoir qu’après une première réflexion comme après une première réfraction, les rayons ont