Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/166

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à-dire serait donc l’intensité du faisceau extraordinaire. Or cette expression se réduit à quand est nul ; elle devient quand et lorsque car Ainsi la formule est d’accord avec l’expérience aux deux limites et dans le point milieu. Cela ne suffit pas cependant pour autoriser à dire que la formule est vraie en général. La démonstration d’une loi physique ne saurait être solidement appuyée sur la seule considération des cas extrêmes.

La connaissance de la loi suivant laquelle les rayons polarisés passent de l’image ordinaire à l’image extraordinaire serait non-seulement capitale sous le rapport théorique, mais elle conduirait encore à la solution d’un grand nombre de questions astronomiques très-importantes.

Supposons, par exemple, qu’on voulût comparer l’intensité lumineuse de la portion de la Lune que les rayons solaires éclairent directement avec celle de la partie du même astre qui reçoit seulement les rayons réfléchis par la Terre et qu’on appelle la partie cendrée. Voici, si la loi en question était connue, comment il faudrait opérer.

Après avoir polarisé la lumière de la Lune, à l’aide d’une quelconque des méthodes connues, on la ferait passer à travers un cristal doué de la double réfraction et disposé de manière que les rayons ne pouvant pas s’y bifurquer éprouvassent en totalité la réfraction ordinaire. Une lunette placée derrière ce cristal n’offrirait alors qu’une image de notre satellite ; mais dès que le cristal en tournant sur lui-même s’écarterait de la posi-