Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui peuvent provenir de la différence entre les propriétés réfléchissantes de la portion solide de notre globe comparée à la portion liquide ; celles, surtout, qui doivent dépendre de l’état plus ou moins nuageux de l’atmosphère terrestre. Il n’est donc pas impossible, malgré tout ce qu’un pareil résultat peut exciter de surprise au premier coup d’œil, qu’un jour les météorologistes aillent puiser dans l’aspect de la Lune des notions précieuses sur l’état de diaphanéité moyen de l’atmosphère terrestre dans les hémisphères qui, successivement, concourent à la production de la lumière cendrée.

Pour ceux qui ne prisent les théories scientifiques qu’à raison des applications qu’elles peuvent actuellement fournir, je citerai un autre genre d’observations astronomiques dont le perfectionnement me paraît aussi lié à la connaissance de la loi de polarisation qui fait l’objet de ce Mémoire.

Lorsqu’un satellite de Jupiter pénètre dans le cône d’ombre que la planète projette à l’opposite du Soleil, sa lumière diminue progressivement. Or, il est un certain degré d’affaiblissement de cette lumière après lequel elle ne produit plus d’effet sensible sur notre œil ; c’est à ce moment que le satellite disparaît. Ainsi, même en faisant abstraction de la transmission successive de la lumière, il y a lieu à distinguer la disparition réelle de la disparition apparente. Au moment où cette dernière disparition s’observe de la Terre, il y a un segment du disque du satellite non éclipsé ; tout le monde comprendra que ce segment doit être variable et dépendre de l’intensité de la lumière du satellite, de la force des lunettes, de la vue