Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/174

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Après qu’il est sorti de la lame, le faisceau se retrouve dans les conditions de la lumière ordinaire, sous ce point de vue, du moins, qu’en traversant un cristal doué de la double réfraction, il donne constamment deux images ; seulement ces images ne sont plus blanches, et les vives couleurs dont leur surface brille n’altèrent pas la netteté des contours.

Quand on fait tourner le cristal doublement réfringent sur lui-même, l’image ordinaire passe successivement, à chaque quart de révolution, par toute la série des nuances prismatiques. Les changements de l’image extraordinaire se trouvent liés aux précédents par la condition que les teintes des deux images sont nécessairement complémentaires. Ainsi, quand la première est rouge, la seconde est verte, et réciproquement.

Deux faisceaux polarisés rectangulairement se distinguent aisément l’un de l’autre quand, à leur sortie de la lame de cristal de roche, on les analyse avec un cristal doué de la double réfraction. Si, dans une certaine position de ce cristal, l’image ordinaire d’un des faisceaux est rouge, l’image ordinaire de l’autre faisceau sera verte ou de la teinte complémentaire. Ceci revient à dire que la couleur de l’image ordinaire d’un des faisceaux sera, pour chaque position du cristal, semblable à la couleur de l’image extraordinaire de l’autre.

Tout faisceau partiellement polarisé, pouvant être envisagé comme un composé de lumière neutre et d’une certaine proportion de lumière entièrement polarisée, donnera lieu, après avoir traversé la lame de cristal de roche de à millimètres d’épaisseur, aux divers phé-