Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/175

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nomènes que je viens de décrire. Seulement, les couleurs provenant de la lumière polarisée paraîtront très-affaiblies à cause de leur superposition avec les deux images incolores de même intensité que donne la lumière neutre.

Comme de raison, l’affaiblissement dont je viens de parler sera d’autant plus grand que la lumière polarisée formera une moindre partie du faisceau total.

L’expérience a prouvé que des faisceaux fournissant des images d’intensités qui paraissaient égales, que des faisceaux qui seraient conséquemment rangés dans la classe de la lumière neutre, donnent naissance à des images sensiblement colorées quand on les a soumis à l’action de la lame de cristal de roche de 5 à 6 millimètres d’épaisseur.

Avec une semblable plaque il doit donc être possible d’exécuter un instrument qui fera découvrir l’existence des rayons partiellement polarisés, là où la comparaison directe des images serait entièrement muette.

Voici la disposition que j’ai adoptée, et dont je me sers depuis un grand nombre d’années[1].

J’adapte la plaque de cristal de roche au bout d’un tube de cuivre noirci intérieurement et je la recouvre d’une ouverture circulaire. Un second tube qui entre à coulisse dans le premier, comme le tuyau porte-oculaire d’une lunette, est bouché à son extrémité, à celle où l’œil doit être appliqué, par un prisme de cristal de roche achromatisé. Ce prisme fait voir deux images de l’ouverture qui, nécessairement, sont plus ou moins super-

  1. 1. L’instrument décrit ici a pris le nom de polariscope de M. Arago. – Voir sur ce même sujet l’Astronomie populaire, t. II, p. 101.