Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

je tenais à la main. Cependant, telle était la bonté du principe dont je faisais l’application, que plusieurs des résultats obtenus ainsi servirent à Fresnel à vérifier ses formules théoriques.

Au moment de livrer à l’appréciation du public le fruit de recherches poursuivies à bâtons rompus, pendant de longues années, mais avec des instruments perfectionnés, il n’a paru que mes communications ne devaient pas se borner à des faits isolés. Il était préférable de donner des résultats liés entre eux et constituant des chapitres définis et distincts de la science. Mais, sous ce rapport, mes registres offraient de nombreuses lacunes que l’état de ma vue ne m’aurait pas permis de remplir avec l’exactitude convenable. Heureusement M. Laugier, notre confrère, et M. Petit, directeur de l’Observatoire de Toulouse, ont bien voulu, à ma prière, renoncer momentanément à leurs travaux personnels et venir à mon aide avec leurs jeunes yeux. Pendant près de trois mois, toutes les fois que les circonstances atmosphériques étaient favorables, ils se sont dévoués à l’exécution de mes expériences avec un zèle, une attention et une patience dont je suis heureux de leur témoigner ici toute ma reconnaissance. Peu de jours leur ont suffi pour se familiariser avec ce nouveau genre d’observations, pour se bien garantir des causes d’erreurs qui se présentent à chaque pas ; pour me convaincre, enfin, que le cas échéant, ils pourront, livrés à eux-mêmes, compléter mon œuvre, tirer de mes instruments et de mes méthodes le parti le plus avantageux, et faire faire à la science de nouveaux progrès. Pour être juste, je ne dois pas oublier