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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/19

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minces, mais, à ce qu’il paraît, dans la vue de montrer qu’elles dépendent de la réfraction que la lumière devait éprouver dans les rides dont il supposait la lame recouverte dans son hypothèse, l’épaisseur du corps avait bien quelque influence sur la production des teintes ; mais un certain degré de convergence entre la première et la deuxième surface lui paraissait être l’élément principal d’où dépendait la nature des couleurs réfléchies ; il prétend même s’être assuré que des lames de verre, quelle que soit leur ténuité, ne présentent point de couleurs, si leurs surfaces sont parallèles ; mais les observations dont il appuie cette opinion semblent inexactes ou insuffisantes. Parmi ces dernières, il en est une qui me paraît cependant mériter quelque attention : je veux parler de l’observation relative aux anneaux qui se forment entre deux verres plans. Mariotte s’est assuré en effet que, dans ce cas, la simple superposition des verres accompagnée d’une pression considérable ne suffit pas, comme lorsqu’on emploie des lentilles, pour faire naître des couleurs, et qu’il faut indispensablement que ces verres soient frottés l’un sur l’autre ; mais, si par ce mouvement, longtemps continué, on a obtenu une première fois cet effet, les mêmes verres détachés donnent toujours ensuite des anneaux, sans qu’il soit nécessaire de les frotter de nouveau, pourvu toutefois que les surfaces en contact n’aient pas été essuyées[1].

  1. 1. Le Traité de la lumière et des couleurs dans lequel cette expérience est consignée a été imprimé, après la mort de Mariotte, dans ses œuvres complètes. On doit être étonné qu’un physicien aussi habile ait refusé son assentiment à la théorie de l’inégale