Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/199

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prunterait la lumière, et se prémunir contre toute cause d’erreur venant de ce côté. C’est ce que nous ferons à mesure que nous avancerons dans nos expériences.

Quand on se rappelle que la lumière émanant d’une source quelconque diminue d’intensité en raison du carré des distances, on a quelque peine à concevoir, de prime abord, que, pour un ensemble de points formant une surface continue, il ne soit pas nécessaire, même lorsqu’on regarde directement la surface, d’avoir égard à cette diminution ; qu’il soit indifférent d’emprunter la lumière à l’écran de près ou de loin. Cependant un examen attentif modifie ces premières impressions. En eſſet, supposons qu’on regarde l’écran à travers une ouverture d’une dimension déterminée ; que l’écran sur lequel cette ouverture se projette soit d’abord à centimètre de distance de l’œil, et ensuite à centimètres : la lumière de chaque point visible diminuera dans le rapport du carré des distances, dans celui de à et nonobstant cette diminution, l’éclat de l’ouverture sera constant, car dans le second cas il y aura quatre fois plus de points de l’écran envoyant de la lumière à l’œil que dans le premier, ce qui forme une exacte compensation.

Malgré l’évidence de ces considérations, j’ai désiré soumettre les résultats de la théorie à l’épreuve d’une expérience décisive. J’ai invité M. Laugier à exposer à la lumière du Soleil deux feuilles de papier toutes semblables, et à différentes distances de la place où il devait les observer par transmission. Cela posé, une fente située à la distance de la vision distincte se projetait à la fois